Antispécisme
Spécisme : le spécisme est à l'espèce ce que le racisme est à la race, et ce que le sexisme est au sexe : une discrimination basée sur l'espèce, presque toujours en faveur des membres de l'espèce humaine (Homo sapiens). Définition tirée de l'article « Qu'est-ce que le spécisme ? »
Dans nos sociétés, notre rapport aux animaux est basé sur le spécisme. Par analogie avec le racisme et le sexisme, on appelle spécisme la discrimination arbitraire fondée sur le critère d’espèce.
D’un point de vue moral, on reconnaît aujourd’hui que le spécisme n’est pas défendable. Pas plus que des appartenances de « race », de sexe ou d’âge, l'appartenance d’espèce ne constitue un critère pertinent permettant de moins prendre en compte les intérêts de certains au bénéfice d’autres.
D’un point de vue social et politique, le spécisme désigne l'idéologie sur laquelle est fondée notre civilisation, qui considère que la vie et les intérêts des animaux peuvent être méprisés parce qu'ils sont d'une autre espèce que la nôtre.
Le spécisme conduit à ne pas accorder du tout d’importance aux intérêts des animaux non humains, ou en tout cas à leur accorder bien moins d’importance par rapport à ceux des humain-e-s. Il conduit à les considérer comme des choses à notre service, et à faire d’eux des biens, des propriétés, des marchandises, utilisables à merci. Comme toute propriété, on peut faire d’eux ce qu’on veut : en user et abuser à notre gré.
La discrimination fondée sur l’espèce organise aussi notre utilisation des autres animaux (les animaux de compagnie ou les animaux d’élevage, par exemple) d’une façon également arbitraire, qui conduit par exemple à manger « du » cochon mais pas « du » chien.
En général, les partisans du spécisme avancent que les humain-e-s posséderaient, et eux seuls, certaines capacités mentales prétendument pertinentes. Or, comme le montre notre section éthologie, aucun critère n'inclut tou-te-s les humain-e-s et n’exclut tous les animaux. Les animaux possèdent à des degrés divers la raison, une intelligence, une vie sociale, une pensée abstraite, une conscience de soi, font preuve d’empathie... Inversement, certain-e-s humain-e-s ne possèdent pas ou plus ces capacités : les nouveaux-nés, certains handicapés mentaux profonds, les gens plongés dans un coma irréversible... Et nous ne transformons pas pour autant – fort heureusement ! – les bébés humains en saucisses ni les handicapés lourds en matériel de laboratoire. Et effectivement, l’intelligence ou la raison, quelles que soient la façon dont on les définit, n’impliquent rien d’un point de vue éthique : on ne doit pas moins prendre en compte les intérêts de ceux que nous jugeons moins intelligents. Ces critères sont en fait des prétextes servant à justifier a posteriori la discrimination spéciste.
Dès lors qu’un animal est sensible, « sentient », qu’il ressent des émotions, des sensations, des perceptions, ce qui lui arrive lui importe, nous ne pouvons pas l’exclure de notre champ de considération morale.
Le spécisme est indéfendable car les humain-e-s ne sont pas les seuls à ressentir des émotions et pour cette raison nous devons respecter la vie et les intérêts des autres êtres sensibles qui partagent cette planète.
Des injustices du passé ont été abolies ou réduites, comme l’esclavage ou le statut inférieur assigné aux femmes. Elles aussi étaient ancrées dans la conscience collective au point qu‘on les croyait éternelles. Mais l‘histoire a montré le contraire. On peut facilement imaginer qu‘un jour les abattoirs seront considérés comme un symbole de barbarie. Nous sommes de plus en plus nombreuses et nombreux à refuser l‘injustice envers les animaux, qui devient l‘un des débats de société les plus importants de notre siècle.
C'est parce que PEA, comme son nom l'indique, est égalitariste et souhaite l'avènement d'un monde où les intérêts de tous les êtres sensibles sont pris en compte, que l'association participe à la JMFS - Journée Mondiale pour la Fin du Spécisme (en anglais « WoDES - World Day for the End of Speciesism »), qui se donne pour but de dénoncer l'idéologie injuste qui rend possible cette barbarie qu'est l'exploitation animale. Les illustrations de ce texte sont des photos de la première Marche pour la fin du spécisme, en 2015, ici à Genève.
Nous vous invitons à découvrir le site de la JMFS, qui contient, par exemple, une bibliothèque de liens utiles (vidéos, articles, sites web), mais aussi du matériel militant et d'information (tracts, bandeaux, etc.), ainsi qu'une très bonne Foire aux questions (FAQ).